Des séances de relaxation           pour les aidants

En cette rentrée 2019, la plateforme de répit du centre hospitalier de Douarnenez  étend son offre à destination des aidants avec deux nouvelles sessions de cours de sophrologie, à Pont-Croix et à Plonévez.

Respirer, et plus si affinités

La plateforme de répit du centre hospitalier de Douarnenez met en place divers services à destination des aidants, et continue à développer un maximum de projets afin de venir en aide à ces derniers, souvent isolés et dépassés, menacés par l’angoisse ou la dépression. En parallèle des dispositifs relais permettant aux aidants de bénéficier d’un forfait de temps libre dans l’année, la plateforme propose également aux aidants de s’inscrire à une activité bien à eux, pendant laquelle les personnes aidées sont prises en charge par une personne habilitée.

sophrologie

Les aidants sont conquis

Marcel Cochard, sophrologue diplômé de l’institut de sophrologie de Rennes, a accepté notre présence lors d’une séance tenue à Pont-Croix. Comme lui, les aidants ont accueilli notre présence avec bienveillance et enthousiasme. « Il faut en parler, affirme Marie-France, l’une des participants.  Trop de gens ignorent que ça existe, et c’est pourtant une aide si précieuse. Quand le diagnostic tombe, on se retrouve vraiment seul. Personne ne vient nous apprendre à être aidant. On peut vite s’isoler et perdre pied. Moi, ça m’a sauvée ! L’autre jour, j’ai même réussi à dormir jusqu’à 10 h, et ça ne m’était pas arrivé depuis… Oh, trop longtemps pour que je m’en souvienne ! »

Marie-France nous quitte un instant. C’est l’heure des « au revoir ». Cela ne durera qu’une petite heure, mais la séparation n’est jamais facile.  Pour les aidés, l’aidant est un phare, un repère dans le noir. « On est leur pilier, leur repère, nous explique-t-elle, alors ils s’accrochent à nous comme la brennig à son rocher. »

Voir l’aidant s’éloigner, devoir le quitter, pourrait vite tourner à la crise d’angoisse, mais la situation est maîtrisée, préparée en douceur. Avant de commencer la séance, les aidants prennent le temps de rassurer leur proche, de lui expliquer ce qui va se passer.  Ils se retrouveront très vite et, en attendant, le petit groupe ira se promener, écouter des histoires et faire des jeux avec Anne, aide médico-psychologique à la plateforme de répit. Cette dernière, quant à elle, rassure les aidants. Ils savent leur proche entre de bonnes mains et peuvent ainsi profiter pleinement de cette heure de relâche, de ce moment pour prendre enfin un peu soin d’eux et se libérer l’esprit.

Une fois les proches pris en charge, le sophrologue et les participants discutent comme des amis, échangent sur leurs problèmes éventuels, leurs humeurs, se donnent des nouvelles. L’intérêt de ces séances est aussi là : il est extrêmement bénéfique aux aidants de pouvoir échanger avec des personnes que rien peut-être n’aurait pu rassembler, mais qui partagent pourtant énormément, puisqu’elles vivent la même situation, se comprennent, se soutiennent.

Ensuite, le cours commence. Les gestes transmis par le sophrologue visent à la prise de conscience de son corps, mais aussi de ses émotions. Les mouvements à effectuer sont expliqués avec précision et pédagogie. L’ambiance est joyeuse et apaisée. En filigrane, les impacts sont pourtant forts. Il s’agit pour le sophrologue de guider les aidants vers le retour au plaisir des sens, vers une nécessaire prise de recul, une meilleure gestion des émotions et, surtout, vers un état physique et psychique permettant la récupération.

Petit à petit, les séances permettent aux aidants d’acquérir un meilleur sommeil, d’apprendre à se relaxer, de retrouver l’appétit, etc.  

« Je n’étais pas du tout ouverte à ça, confie Marie-France, mais j’avais un besoin vital de souffler. Nuit et jour, être aux aguets. Il faut surveiller ce qu’il fait, ce qu’il touche, constamment, et, même la nuit, rester vigilant. Alors, quand j’ai entendu parler de ces cours, je n’ai pas hésité, mais je n’espérais rien de particulier de la sophrologie.»

« Le premier but, c’était le repos, un temps pour souffler, renchérit Michel. Et on a trouvé plus. Je ne croyais pas trop à tout ça et, maintenant, ça m’est indispensable. Contre toute attente, ça m’a apporté énormément. J’ai appris à me maîtriser, à prendre du recul, à mieux gérer mon stress. »

 

Du temps libre, mais pas seulement

La sophrologie n’est pas une médecine, elle ne soigne pas, il s’agit plus d’un outil de développement personnel. Elle est utilisée par de nombreux sportifs ou artistes pour mieux contrôler leur trac ou la « pression ». C’est un outil très efficace pour garder confiance et espoir.

En situation génératrice de stress, la sophrologie apprend à lâcher-prise sur les contrariétés et mieux gérer ses émotions. Petit à petit, la personne est mieux préparée à surmonter les moments importants.

« La sophrologie a pour objectif de renforcer les ressources de l’aidant, de développer un mieux-être corporel et mental, et d’améliorer leur qualité de vie, explique Marcel Cochard. Ces moments sont des temps où l’aidant se pose, où il s’autorise à effectuer une action pour lui, ce qui peut lui permettre d’évacuer les tensions accumulées. »

 

Des sessions de 13 séances 

Ces séances sont dispensées en groupe, afin de favoriser l’échange. Treize séances d’une heure sont proposées de septembre à décembre 2019, à Pont-Croix et à Plonévez.  Lors de ces ateliers, le sophrologue guide les participants lors d’exercices corporels ou respiratoires. « La sophrologie est une pratique de relaxation dynamique qui agit autant sur le physique que sur le mental », précise Marcel Cochard.

 

Vous connaissez des aidants qui ont besoin de soutien ?

La première séance aura lieu le 25 septembre. Il est encore temps de s’inscrire. Des places sont encore disponibles.

 

Renseignements : plateforme de répit au 06 80 11 82 85. Tarif : 20 € pour l’ensemble des séances.